Les 7 péchés capitaux d’un artiste qui distribue sa musique

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Les erreurs à éviter lorsqu’on distribue sa musique : guide pour les artistes indépendants

Distribuer sa musique sur les plateformes numériques est devenu un passage obligé pour tout artiste souhaitant se faire connaître. Mais cette étape, en apparence simple, cache de nombreux pièges. Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter pour réussir votre distribution musicale.

1. Négliger les métadonnées

“Votre musique ne vaut rien si elle est introuvable.”

Les métadonnées, ce sont les informations qui accompagnent vos morceaux : titre, nom d’artiste, auteurs, codes ISRC/UPC, genre, etc.

Erreurs fréquentes :

• Titres mal écrits (majuscule partout, fautes, accents manquants)

• Oublis de codes ISRC (ou absence de demande)

• Crédits incomplets (co-auteurs ou beatmakers non mentionnés)

• Mauvaise classification (genre musical, langue…)

Pourquoi c’est crucial :

• Pour que votre musique soit bien référencée sur les plateformes

• Pour toucher vos droits d’auteur et royalties correctement

• Pour apparaître dans les recommandations et les playlists

2. Choisir le bon distributeur

“Tous les distributeurs ne se valent pas, et tous ne sont pas faits pour vous.”

Aujourd’hui, il existe une multitude de plateformes pour distribuer votre musique : DistroKid, TuneCore, CD Baby, iMusician, Amuse, etc. Le problème, c’est que beaucoup d’artistes choisissent leur distributeur au hasard, ou parce qu’un autre musicien leur en a parlé — sans comparer les offres, ni comprendre ce qu’ils signent.

Erreurs fréquentes :

• Choisir le moins cher sans regarder les services proposés

• Ne pas lire les conditions de rémunération (abonnement, commission, frais cachés)

• Opter pour un distributeur sans support client ou suivi personnalisé

• Ignorer les options de monétisation complémentaires (Content ID, YouTube, TikTok, etc.)

Questions à se poser avant de choisir :

• Le distributeur prend-il une commission sur les revenus ? Si oui, combien ?

• Est-ce un abonnement annuel, à vie, ou un paiement par sortie ?

• Puis-je garder 100 % de mes droits ?

• Propose-t-il des outils de promotion, de pitch en playlists, de statistiques ?

• Que se passe-t-il si je veux retirer ma musique ou changer de distributeur ?

Conseils :

• Comparez plusieurs distributeurs selon vos besoins (type de sortie, fréquence, accompagnement…)

• Privilégiez la transparence : mieux vaut payer un peu plus, mais comprendre ce que vous achetez

• Ne foncez pas sur une promo “à vie” sans lire les petites lignes

3. Sortir sa musique sans préparation

Beaucoup d’artistes publient leur titre dès qu’il est prêt, sans prendre le temps de le mettre en valeur.

Erreurs fréquentes :

• Aucun teaser ou visuel pour annoncer la sortie

• Pas de stratégie de communication

• Aucune inscription en playlists ou pré-enregistrement

Conseils :

• Créez un planning de sortie (au moins 3 à 4 semaines à l’avance)

• Préparez vos visuels, teasers, stories, et publications

• Utilisez les outils des plateformes pour soumettre vos morceaux aux curateurs (notamment sur Spotify)

4. Ignorer les revenus secondaires

La distribution ne se limite pas au streaming. Beaucoup d’artistes passent à côté de sources de revenus importantes.

Erreurs courantes :

• Ne pas s’inscrire à la SACEM (ou équivalent)

• Oublier de réclamer ses droits voisins

• Ignorer les opportunités de synchronisation (pub, séries, jeux…)

À faire :

• Déclarer toutes vos œuvres auprès de votre société d’auteurs

• Vérifier que votre distributeur peut aussi gérer Content ID, monétisation YouTube, ou collecte des droits voisins

• S’informer sur les usages secondaires (radios, TV, synchros…)

5. Négliger la qualité du master et de la pochette

Un bon morceau mal présenté, c’est comme un bon plat dans une assiette sale.

Erreurs à éviter :

• Fournir un MP3 compressé au lieu d’un fichier WAV de qualité

• Proposer une pochette floue, pixelisée ou mal cadrée

Rappel :

• Un son de qualité est un minimum professionnel

• Une pochette réussie donne envie de cliquer, surtout en playlist

6. Ne pas surveiller ses statistiques

Publier un morceau sans analyser ce qu’il se passe ensuite, c’est se priver de données précieuses.

Outils recommandés :

À suivre :

• Écoutes par jour/mois, taux de rétention, playlists intégrées

• Origine géographique de vos auditeurs

• Impact de vos campagnes promo ou posts sur les réseaux

7. Éviter les promos qui vous proposent du streaming artificiel

“Booster vos streams en 24h ? C’est souvent trop beau pour être vrai… et dangereux.”

Dans l’univers de la promotion musicale, il existe une foule d’offres soi-disant miracles : “10 000 streams garantis”, “Ajout en playlist Spotify certifiée”, “Croissance rapide assurée”… Mais beaucoup de ces services reposent en réalité sur des pratiques frauduleuses : bots, fermes de clics, fausses playlists, etc.

Ce que ça implique pour vous :

• Violation des règles des plateformes de streaming (Spotify, Apple Music, etc.)

• Risque de suppression de votre musique

• Risque de bannissement de votre compte artiste

• Aucune conversion réelle (pas de nouveaux fans, pas d’engagement, pas de ventes)

Comment les repérer :

• Streams garantis en quelques jours sans promo ciblée

• Playlists obscures, sans vrai public, ni thématique cohérente

• Aucun détail sur le mode de promotion (audience, ciblage, stratégie)

• Commentaires ou avis suspects, souvent génériques ou exagérément positifs

À privilégier :

• Une croissance organique (réseaux sociaux, bouche-à-oreille, concerts)

• Les campagnes ciblées via des outils comme Meta Ads, Google Ads, ou des relations presse

• Le pitch auprès de curateurs de playlists indépendants, identifiés et sérieux

En résumé :

Investir dans des services de streaming artificiel, c’est comme tricher à un jeu dont les règles sont surveillées en permanence. À court terme, vous pouvez gagner quelques chiffres. À long terme, vous perdez en crédibilité, en visibilité, et vous mettez en péril votre musique.

Conclusion :

Distribuer sa musique est aujourd’hui accessible à tous, mais cela ne garantit pas le succès. En évitant ces erreurs fréquentes, vous maximisez vos chances de faire entendre votre travail, de vous professionnaliser, et surtout… d’être payé pour votre art.

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