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Avec Parasomnia, Dream Theater signe l’un de ses albums les plus sombres depuis Black Clouds and Silver Linings. Le groupe explore les troubles du sommeil à travers une écriture labyrinthique où se mêlent riffs monolithiques, orchestrations futuristes et une production plus organique qu’à l’accoutumée. Portnoy, désormais bien réinstallé derrière les fûts, livre une performance à la fois virtuose et narrative, tandis que Petrucci multiplie les textures, privilégiant l’atmosphère à la démonstration. Les claviers et la basse s’entrelacent avec une précision chirurgicale, créant une profondeur qui transforme chaque écoute en une expérience immersive. Le mixage et le mastering soigné permettent de saisir chaque détail dans la complexité des compositions, offrant un album-pivot à la fois introspectif et monumental, où chaque titre semble raconter un cauchemar musical plus fascinant que le précédent.
Le duo harmonica-piano de Ker Ourio et Ivan Paduart atteint ici une maturité rare. No Way Out respire la complicité : un jazz intimiste, mélodique, façonné dans une écriture dépouillée où chaque silence compte. Les thèmes sont délicatement ciselés, entre nostalgie et respiration lumineuse, et chaque improvisation révèle une complicité exceptionnelle entre les deux musiciens. L’harmonica d’Ourio dialogue avec le piano de Paduart dans un jeu de question-réponse subtil, et les textures douces créent une atmosphère enveloppante, comme un murmure musical qui se fraie un chemin dans l’âme de l’auditeur. Un disque qui rappelle que la virtuosité la plus impressionnante est parfois celle qui s’efface au profit de l’émotion.
Ange revient avec un concept album théâtral et baroque dont eux seuls ont le secret. Cunégonde mêle satire sociale, poésie absurde et rock progressif à l’ancienne. Christian Décamps, ayant pris sa retraite de la scène, laisse ici la place à son fils Tristan Décamps, dans un geste de passage de flambeau père/fils. La verve incisive, portée par des orchestrations luxuriantes et un sens du récit digne d’un opéra rock, conserve toute sa puissance. L’album incarne un dialogue entre les générations, avec un souffle flamboyant, irrévérencieux et profondément Ange. Chaque morceau est un théâtre musical où les claviers, guitares et voix se répondent, renforçant l’intensité dramatique de l’histoire et donnant un souffle épique à l’ensemble.
Le trio suisse frappe fort avec un disque qui renoue avec la froideur mathématique de ses débuts tout en incorporant des sonorités industrielles et contemporaines. Dissonance Theory est un album tranchant, dense, où la technicité sert un propos existentiel quasi clinique. Chaque riff et chaque break est exécuté avec une précision chirurgicale, et le niveau de détail dans les solos et les contrepoints est impressionnant. Ce metal technique bénéficie d’un mixage par Jens Bogren, ajoutant clarté et puissance aux compositions, permettant à l’auditeur de percevoir toutes les subtilités des arrangements et des textures complexes. Un retour acclamé et mérité pour l’une des formations les plus influentes du genre.
Le supergroupe fusionne jazz moderne, musique du monde et improvisations futuristes. Tetradōm impressionne par son architecture sonore : une cathédrale musicale mouvante, où les quatre musiciens se répondent comme s’ils partageaient un même cerveau. Les deux bassistes leaders, Jeroen Paul Thesseling et Steve DiGiorgio, apportent des textures fondamentales à l’album, leurs instruments devenant des piliers rythmiques et mélodiques. Les mélodies et contrepoints complexes tissent un dialogue permanent entre les instruments, et chaque solo est un mini-récit qui transporte l’auditeur. On y retrouve autant d’énergie que de contemplation. Un album-laboratoire enthousiasmant qui invite à de multiples réécoutes pour en saisir toutes les subtilités.
Les maîtres du prog symphonique suédois livrent un album lumineux, célébrant la mélodie et la chaleur humaine. Loverenoue avec les grandes envolées polyphoniques du groupe, tout en offrant une production plus moderne et aérée. Roine Stolt et ses compagnons insufflent optimisme et poésie musicale, avec un sens des dynamiques et des climats richement orchestré. Les variations de tempo, les chœurs somptueux et les harmonies complexes enrichissent l’écoute, donnant à l’album une dimension presque cinématographique. Une ode optimiste et colorée qui fait vibrer l’âme et ravive la grandeur du prog symphonique.
Jonas Reingold, ex-Flower Kings, et sa troupe signent un album riche et complexe, explorant la transformation intérieure et les paradoxes humains. Transmutation alterne passages intimes et explosions orchestrales, avec un sens précis de la dramaturgie. Le mixage par Chris Lord-Alge confère à l’album une puissance et une clarté exceptionnelles, permettant de savourer chaque détail instrumental, des subtilités des claviers aux attaques percussives les plus percutantes. Un disque conceptuel profond qui confirme la place de Karmakanic dans l’élite du prog contemporain et qui séduira autant les amateurs de complexité musicale que les mélomanes sensibles aux atmosphères.
Katatonia poursuit son virage atmosphérique avec une noirceur raffinée. Ici, le cauchemar n’est plus une rupture mais une continuité de l’état d’éveil. Production cristalline, guitares éthérées, percussions feutrées et une voix toujours plus délicate : un album suspendu entre spleen et contemplation. Chaque titre développe une narration sonore hypnotique, soutenue par des nappes de claviers et des harmonies vocales subtiles. Le mixage par Jens Bogren amplifie la clarté et la profondeur de l’album, permettant de percevoir les nuances de chaque instrument. L’un de leurs opus les plus élégants, à écouter dans un cadre intime pour en saisir toute la profondeur.
La chanteuse niçoise, qui possède également une école de musique, propose un album introspectif, mêlant néo-classique et ambient. Takk évolue dans des paysages sonores délicats et enveloppants, chaque chanson portant l’émotion de son interprétation unique. Son phrasé et ses harmonies créent une atmosphère intimiste et captivante, tandis que les arrangements subtils mettent en valeur sa voix expressive. L’album est une invitation au voyage intérieur, à la contemplation et à l’émotion pure.
IQ revient avec son sens inimitable du néo-prog : mélodies longues, nappes de claviers chaleureuses et un storytelling typique du groupe. Dominion s’inscrit dans la lignée de The Road of Bones, avec plus de contrastes et une tension dramatique savamment entretenue. Les thèmes s’entrelacent et les solos de guitare ponctuent l’écoute, tandis que la section rythmique soutient avec élégance les variations dynamiques. La production immersive et le travail sur les textures donnent à l’album une intensité rare. Un nouveau classique pour les fans, qui démontre la cohérence et la maturité du groupe.
Avec Open Roads, le guitariste français poursuit son exploration d’un jazz moderne, épuré et profondément mélodique. La production claire met en valeur sa sensibilité harmonique et son toucher délicat. Le disque évoque le voyage, les espaces ouverts et une forme de liberté élégante. Chaque morceau déroule une narration musicale fluide, enrichie par des nuances harmoniques et rythmiques, offrant une écoute à la fois intellectuelle et émotive. Des arrangements subtils et une palette harmonique riche rendent cet album particulièrement captivant.
Le groupe italien signe un album de prog metal technique mais sensible, où la virtuosité ne prend jamais le dessus sur l’intention émotionnelle. A Memory and What Came After est un patchwork dense, alternant grooves polyrythmiques et passages atmosphériques. L’album accueille Richard Henshall (Haken) en invité, apportant sa touche technique et mélodique unique et enrichissant la complexité sonore.
Les Yellowjackets reviennent avec un album groovy et éclatant. Fasten Up respire l’énergie collective, dans un jazz fusion moderne, lumineux, porté par une rythmique souple et inventive. Les solos sont construits avec élégance et les improvisations respirent la liberté tout en restant parfaitement coordonnées. Le soin apporté à la dynamique et au mixage rend le disque particulièrement vivant et engageant. Un album qui prouve que le groupe reste un pilier du genre.
Les pionniers du gothic doom assoient leur statut avec un album à la fois monumental et introspectif. Ascension déploie des riffs lourds, des orchestrations sombres et un chant particulièrement habité. Les textures et les couches sonores sont finement travaillées, alternant atmosphères éthérées et passages écrasants. La production soignée met en valeur les contrastes et les textures, renforçant l’impact émotionnel. Une œuvre mystique et implacable.
Les niçois de Sisyphe proposent un jazz progressif poétique et conceptuel, avec des solos et des improvisations maitrisées. Sisyphe navigue dans une palette sonore riche, mettant en valeur les talents de chaque musicien. Les dialogues instrumentaux, les variations de tempo et les harmonies sophistiquées offrent un espace d’exploration musicale unique. L’album est un équilibre parfait entre virtuosité, mélodie et liberté créative.
La guitariste brésilienne confirme son immense talent avec un album mêlant fusion, rock instrumental et touches gospel. Redemption brille par sa production claire et ses compositions inspirées, avec un jeu à la fois technique et profondément expressif. Vinnie Colaiuta à la batterie et Leland Sklar à la basse apportent une puissance et une précision exceptionnelles, faisant de chaque morceau une véritable performance musicale. Les thèmes mélodiques sont enrichis par des interactions rythmiques et harmoniques fascinantes, donnant une profondeur rare à l’album.
Le groupe niçois de power metal revient avec Forgotten Reveries, un album solide et mélodique, où se mêlent puissance et émotion. Les riffs massifs et les solos épiques sont soutenus par une section rythmique rigoureuse, créant un équilibre parfait entre technique et mélodie. Les refrains sont mémorables, et la production met en valeur la clarté de chaque instrument tout en donnant à l’ensemble une dimension épique. L’album raconte une histoire sonore captivante, alternant passages rapides et moments plus atmosphériques, révélant une maturité nouvelle pour le groupe et confirmant leur statut dans la scène power metal.
Le patron des guitaristes français revient avec Escape from Shadows, un album instrumental où se mêlent virtuosité, sens mélodique et influences néo-classiques. L’album reprend là où on avait laissé Patrick Rondat, offrant un voyage lumineux et précis à travers des compositions riches et variées. Chaque solo est finement travaillé, chaque phrase musicale respirante et expressive, et la section rythmique soutient avec élégance la complexité des morceaux. La clarté du mixage et la qualité de la production renforcent l’impact de son jeu virtuose, faisant de cet album une référence incontournable pour les amateurs de guitare.
Between the Buried and Me continue de repousser les frontières du metal progressif avec The Blue Nowhere. L’album est un labyrinthe musical alternant passages brutaux, explosions instrumentales, passages jazzy et envolées lyriques. Chaque composition est une architecture complexe où riffs, claviers, percussions et voix se répondent avec une précision incroyable. Le mixage par Jens Bogren amplifie la profondeur et la clarté, permettant de distinguer chaque détail dans ce maelström sonore. L’album déploie un éventail de styles et d’émotions, démontrant l’inventivité et l’audace du groupe, offrant une écoute à la fois exigeante et passionnante.
Obscura confirme sa stature dans le tech-death avec A Sonication, un album d’une précision et d’une virtuosité exceptionnelles. Les compositions sont complexes mais parfaitement structurées, alternant riffs acérés, lignes de basse virtuoses et solos spectaculaires. La production d’une grande clarté permet de distinguer chaque instrument et chaque détail, révélant la maîtrise technique du groupe. L’album impressionne par sa densité et sa cohérence, offrant une expérience intense qui combine puissance, rapidité et sophistication harmonique, faisant de chaque écoute un voyage fascinant.
La pianiste japonaise Hiromi signe avec Out There un album d’une énergie débordante et d’une créativité sans limite. Le trio, parfois quartet, explore un jazz audacieux et virtuose, alternant plages contemplatives et explosions de virtuosité. Les compositions sont denses et riches en textures, où l’improvisation rencontre la précision technique. Hiromi déploie un univers musical cosmopolite, où chaque morceau raconte une histoire différente, pleine de surprises et de dynamisme. L’album témoigne de sa capacité à repousser les frontières du piano jazz et à créer une musique à la fois intellectuelle et émotionnellement vibrante.
Le groupe français explore une nouvelle mutation sonore : entre baroque dégénéré, breakcore, metal extrême et opéra absurde. Amen est un chaos organisé, fascinant et explosif, qui pousse encore plus loin la fantaisie sonore du projet. L’album confirme la singularité et l’audace des français d’Igorrr, qui ne laissent personne indifférent.